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L'arbre et son jardin

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Poèmes

9 mars 2023

Poème écrit par Nathalie Rondeau dans le cadre du concours Écrire l'arbre de l'UQAM, qui invitait les personnes à célébrer un arbre qu’elles affectionnent particulièrement. 

L'arbre et son jardin rédigé le 7 septembre 2022 est inspiré par un érable argenté des jardins de la Maison Antoine-Lacombe.


Nathalie Rondeau

Agente de secrétariat dans la fonction publique provinciale depuis plus de 30 ans, Nathalie Rondeau est passionnée par la croissance personnelle et aime inspirer les gens en quête d’un mieux-être. Soucieuse d’honorer la langue française et d’ajouter un supplément d’âme à l’écriture créative, elle est l’auteure d’une création poétique (Allégorie de la Nouvelle-Acadie) dans le cadre du Circuit littéraire lanaudois dont l’œuvre et l’entrevue sont disponibles en baladodiffusion : https://msj.world/culturelanaudiere/6

Aussi conceptrice-animatrice d’un atelier d’écriture en ligne du nom de « Chuchotements d’éveil » depuis 13 ans, elle est rédactrice bénévole pour le blogue du Mouvement Santé Mentale Québec depuis 2017, publie régulièrement de la poésie sur le site Allez, raconte!, participe à de nombreux concours littéraires et activités culturelles dont les Journées de la Culture.


L'arbre et son jardin


Pilier de la connaissance

L’arbre évoque notre plan d’évolution

Il représente le miroir universel

De toutes les forces en mutation


Auprès de lui, le temps se fige

En respect à sa sagesse immortelle

Son âme en appelle à la paix

Du cœur, du corps et de l’esprit


Entre ses branches fidèles

On y entend la sonorité chantante

D’un battement d’ailes fragiles

Et pourtant la vie s’étend


Sur mes humeurs de lune

Une cascade d’eau tout près me charme

C’est le temps des cigales

Ou la fin prochaine d’une saison


Au cœur d’une niche en fleurs

Je consens à l’abandon

Je médite, je cueille les sons

Je respire le parfum des couleurs

Autour, de petites pierres s’agglutinent

Elles dorment sur un couvre-sol moelleux

Les herbes pleines de rosée batifolent

La vie accueille un nouveau matin


Plus tard, au souffle verdoyant

Solitude hachurée par le bruit des enfants

La place devient lieu d’émerveillement

Des trésors partout s’offrent au regard


Les passants se saluent, se sourient

La connivence veut rattraper le temps qui s’enfuit

J’observe la nature écrivant ses lettres d’amour

Dans un langage d’une noblesse oubliée


Un banc éloigné, un peu en retrait

Un pont surplombe de jolis nénuphars

Puis les poissons exotiques, les fleurs de lotus

Transforment le tout en magnifique œuvre d’art


Le jardin exhale ses fragrances

Enrichit le lieu par sa propre diversité

Rien n’est fait par emprunt

C’est son offrande à préserver

Les anges nomades circulent partout

Les ombres se jouent de la lumière

Sur d’étranges symboles

Un doux bonheur m’attend


Le veilleur silencieux

Inspire les plus douces prières

La poésie se multiplie

Au-delà des mots chuchotés jusqu’à lui


Je touche l’écorce, son épiderme rugueux

Je sens son cœur battre à la nécessité

D’une vie aux mille rencontres

Dans ses vastes ramures déployées


Tel un souverain des bois

Régnant sur ses fragiles sujets

Le colosse au cœur tendre

Protège son domaine fleuri


Avec ses bras étendus

Et son regard bienveillant

L’éden invite au doux repos

Le ciel profite de la lenteur

Ce majestueux érable argenté

Messager solennel des dieux

Accueille en son refuge magique

Les légendes les plus farfelues


La nature si belle et intelligente

Revêt toujours de nouveaux habits

Elle se déguise sans cesse

Pour nous souhaiter la bienvenue


À ses pieds, je m’ancre et m’enracine

Je m’ouvre aux horizons

De ces racines réseaux

La terre en dessous a presque disparu


Le monde de l’invisible

Me fait signe, m’interpelle

La sérénité communique avec l’éternel

Là où jadis je suis née


L’arbre dans sa délicatesse

Et sa force pourtant remplie de douceur

Fier, costaud et sympathique

Il est un être vivant précieux

Emblème de nos vies passées

Il raconte l’histoire de nos générations

Puis éveille nos mémoires endormies

Par sa seule distinction, il nous ennoblit


En reprenant le cours de mes pensées

Je m’échappe de mes vaines utopies

Je chasse mes chimères d’un temps révolu

Pour célébrer ma reliance avec la vie


De l’aube jusqu’au coucher du soleil

Je sillonne les sentiers de ce jardin

Je m’arrête, puis je reviens au point focal

En suivant le parcours inverse de mon chemin


Grâce à ta présence rassurante à mes côtés

Tout me vient spontanément

J’ai envie de parler d’amour et de poésie

Et de m’envoler comme plume au vent


Intermédiaire entre le ciel et la terre

Sa vocation côtoie l’espérance

Il enseigne le respect, la générosité

La résilience des nouveaux commencements

Frémissant de lumière

De pardon et d’accueil

Pour nos impatiences d’avant

L’arbre écoute nos états intérieurs


Attentif à nos paroles d’optimisme

Nos formules d’intention, nos rêves secrets

Il est ce calme refuge

Pour nos peines et nos joies


Dans les vagues turbulences

On doit conserver sa dignité, sa place

Les valeurs essentielles remontent à la surface

L’accalmie est là pour nous aider à refaire nos forces


En exemple à ta stature imposante

Il y a un rappel à réfléchir, à faire le point

À participer aussi à la vie généreuse

Comme tu le fais si bien avec tes feuilles et tes fruits


Symbole de verticalité, de fraternité

Il est la source de vie jaillissante

Il nous invite comme lui à nous redresser, à nous unir

À trouver de nouvelles perspectives pour enfin nous relier